#décision2
Au bout de quelques jours de marche guidée par le soleil, il arriva en vue dune fontaine.
La fontaine !
La même que dans ses rêves. Ce fut son chant qui lavait entraîné au travers de ces mondes étranges. Encore une fois, elle lavait rappeler à elle. Pas pour la même raison. Jean voulait seulement trouver Blauberg.
Il se décida à sasseoir. Il devait attendre ; il navait rien dautre à faire. Attendre quun événement se produise.
Il médita sur toutes les raisons qui lavaient amené dans cet endroit. Il pria aussi, quune âme se manifestât, et quil ne restât pas seul avec les images de son passé. Il avait suivi les voies de sa destinée. Personne, pas plus que lui, ne pouvait être responsable de ce quil vivait. Il fut assuré que cette histoire ne laisserait pas de place pour le hasard. Ceux qui tenaient les fils donneraient, bientôt de leurs nouvelles...
Son attente dura quarante jours. Au bout de cette période, la fontaine cessa de couler... Jean était fatigué. Il avait fait le tour de la question. Il navait pas de réponse... Alors, il se laissa aller au désespoir... Il mit sa tête entre ses mains, et laissa couler les larmes... Et puis, la lumière rose doré fit son apparition...
A lintérieur, il ny avait pas âme qui vive. Ce ne fut pas comme dans ses rêves. Personne ne venait le chercher. Personne ne venait laider à comprendre. Seul... Et puis, il y eut cette voix...
" Enfin, vous voici ! Ce ne fut pas aisé de vous retrouver et de vous faire venir ici. Nous avions perdu votre trace... Dieu merci, nous vous avons retrouvé. Il va vous falloir faire vite. Ce qui a été décidé va saccomplir... Et nous avons grandement besoin de votre aide... Détendez-vous... Nous venons vous chercher... Il faut que nous accordions notre synthétiseur de mémoire. Quand ce sera chose faite, vous pourrez atteindre lendroit que vous souhaitez connaître... "
Jean ne fut pas surprit de cette manifestation venant du néant. Il était là pour ça. Alors, il sécha ses larmes, et comme il savait si bien le faire, il fit le vide dans son esprit, et retrouva une grande sérénité.
La lumière lenveloppa. Aussi vite quelle apparut, elle disparut avec le fracas dun éclair, faisant disparaître Jean du paysage...
A peine Jean eut-il cligné des yeux, quau moment où il les rouvrit, il vit que Blauberg se trouvait devant lui.
Jean exultait de joie. Il avait réussi à entrer en contact.
Sa première réaction fut de lui poser des tas de questions. Blauberg ne lui en laissa pas le temps. Le temps, cest ce quils avaient le moins... Blauberg pria Jean de le suivre. Jean regardait tout ce qui se passait autour de lui. Il ne comprenait pas tout. Lendroit était tout aussi énigmatique que le bureau de Blauberg. Encore un lieu secret. Certainement que ceux- là, avaient de bonnes raisons pour rester dans linvisible... Enfin, ils arrivèrent dans une grande salle. Une intense agitation y régnait. Des êtres étranges se trouvaient devant des pupitres qui clignotaient frénétiquement. Tous saffairaient comme dans une fourmilière. Blauberg fit un geste de la main, faisant comprendre à Jean quil devait encore rester en dehors de la grande salle. Blauberg savança, et se dirigea vers une autre console. Un autre geste de la main, et une voix se fit entendre, semblant venir de nulle part...
" Centre de contrôle à votre écoute, matricule 888-129-324... faites votre rapport ! "
" Celui que nous cherchions est désormais en notre présence. Pouvons-nous lui donner ce quil est venu chercher ? "
" Autorisation accordée ! Procédez selon lusage... Fin de transmission... "
Dun geste de la main, Blauberg arrêta le clignotement lumineux du pupitre et en farfouillant dans des sortes de cases, il se retourna vers Jean et lui fit comprendre quil pouvait entrer plus avant dans la grande salle. Jean attendait, sans perdre une miette de tout ce qui passait dans lendroit... Blauberg trouva ce quil cherchait. Lobjet ressemblait à une sorte de plaque. Elle était faite de la même matière que celle qui recouvrait les murs de la salle. La même que celle du bureau de Blauberg. Sur cette plaque, étaient gravés des signes étranges. Cela ressemblait à de plan.
" Voici le Grand Oeuvre ! Dans son intégralité... "
Jean fut stupéfait. Jamais il navait parler de cette recherche à Blauberg. Comment savait-il cela ? Il neut pas le temps de trouver la réponse. Blauberg reprit :
" Nous autres, nous savons, car nous avons gardé une sorte de mémoire des choses. Ne nous en demande pas davantage. Il ne nous est pas permis den dire plus. Toi seul, dois savoir ce que représente cette plaque. Toi seul en auras lusage. Tes rêves peuvent te servir à te souvenir. Sers-toi de cette science, mais de grâce, le moment presse. Nous autres, ainsi que toi-même, ne devons plus perdre de temps. Sans quoi, plus rien dans cet univers naura dimportance... "
Jean se saisit de la plaque. Il navait pas le choix. Dun coup, il repensa au coffre. Le coffre et le parchemin ! Etait-ce là, la clef de cette énigme ? Il ne le sut jamais... Blauberg le raccompagna. Jean jeta un dernier coup doeil. Un détail le marqua. Un cube vert était posé sur le pupitre de Blauberg. Et puis, il se rappela où il avait vu cette chose. Sa bibliothèque. Le même ! Il navait jamais fait le rapprochement entre le cube et la clef... Nigaud quil était. Et Stella ? Stella devait savoir ! Il voulut savoir, mais Blauberg lui fit signe quils navaient pas le temps. Jean insista...
" Stella ? Vous savez pour Stella ? Elle est partie... Je ne sais pas où elle est... Vous savez ! Dites-moi que vous savez où elle est... "
" Je ne peux rien pour vous Jean. Stella ? Cest cela, oui, son nom, Stella est là où elle doit être, comme nous tous. Ne vous souciez pas de cela, mon jeune ami. Attelez-vous à la réalisation de votre tâche. Cela seulement doit avoir de limportance... "
" Mais, Stella... ? "Jean saccrochait à Blauberg...
" Stella, je veux savoir... "
" Vous nen saurez pas davantage! "
La lumière lenveloppa de nouveau. Il disparut de lendroit... Il neut pas le loisir de voir que, derrière un pupitre, des yeux de biche laissaient perler des larmes damour... Stella...
Jean se retrouva devant la fontaine. Elle sétait remise à couler. Avant de décider quoi que ce soit, il regarda la plaque... Non, il navait pas rêvé... Et puis, il y avait ce signe. Etrange signe qui lui fit retrouver la mémoire. Le signe, son signe, celui de Sckrâll tell ey !
Avant que la lumière ne disparut, Blauberg lui adressa un dernier message :
"Retourne vers tes Maîtres. Ils peuvent taider pour la réalisation du Grand Oeuvre. "
Effectivement, Jean ne pouvait pas comprendre ce que tous les signes représentaient. Il fallait trouver qui pourrait déchiffrer la plaque...
Il fit une visite à son vieux Maître. Lui seul en savait assez, sur Jean, et sur certaines énigmes de lunivers, pour quil laidât du mieux quil put.
Malgré toutes les explications de Jean, son Maître ne savait quoi dire. Ce nétait pas de sa partie. Il fallait entrer en contact avec un autre Maître qui sy connaisse en électronique.
Le vieil homme lui demanda ce que pouvait représenter cette machine. Jean lui répondit quil nen avait quune vague idée. De toute façon, il lui dit, que cela servirait la destiné de lhumanité...