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NAISSANCE

Quelque part, en un temps et un lieu connu de personne, ce qui allait devenir l’univers s’éveillait à la vie. Une enveloppe de ténèbres ceignait le devenir.

Comme par miracle, un souffle de lumière commença à percer ce voile noir de suie, laissant apparaître çà et là des petites touches lumineuses étincelantes... Comme des diamants dans une mine de charbon.

Cette naissance de la lumière se fit sans aucun bruit. D’ailleurs qui aurait pu entendre quelque chose ?

Une force encore inconnue faisait enfler la lumière. Non qu'elle dut prendre toute la place des ténèbres, mais qu’elle prit sa place en elles, comme si les ténèbres devaient lui servir d’écrin. Une sorte de velours noir sur lequel serait disposée une rivière de diamants.

Les mille et un éclats de ces diamants irisaient dans la froide noirceur de l’univers naissant.

C’est dans un de ces mondes de diamants éternels, que notre histoire se situe.

L’éclat de la lumière alla en grandissant, jusqu’à former une source lumineuse égale à des milliers de diamants. La force, le désir d’être de la lumière était plus fort que le vide, le néant et l’obscurité. L’éternité ne devait pas supporter le néant.

Au sein de ces merveilleuses lumières, se trouvaient d’autres formes, non lumineuses comme l’étaient les énormes boules de feu qui combattaient l’obscurité. Ces formes se distinguaient à peine, tellement elles étaient noyées dans un océan de lumière aux couleurs changeantes. Elles étaient comme des grains de poussière dans l’immensité de l’univers. Un vent éternel avait fait qu’ils s’élèvent, qu’ils s’animent pour vivre. Qu’ils soient reconnus dans le faisceau des soleils.

A chaque soleil était lié son chapelet de grains, les uns plus gros que les autres, mais chacun avec ses spécificités.

Tout devait se passer comme si les petites boules de matière agglutinée étaient les mots d’une phrase relatant la naissance des mondes. De ce fait, l’univers tout entier devait être comme un grand livre, dont la lecture serait à faire. Toute une calligraphie se dessinait dans le vide. Les boules de feu se touchaient ou s’éloignaient les unes des autres, formant des formes avec des couleurs et des combinaisons des plus variées. Mais une constante était manifeste. Le cercle, la sphère était la base de l’univers. Toutes les directions, tous les sens de cette cryptographie relevaient de la même origine, peut-être du même auteur.

Les forces qui régissaient l’écriture de ce livre universel ne pouvaient pas être appréciées dans leur grandeur démesurée. Elles avaient en elles l’énigme de leur origine. Elles ne laissaient apparaître d’elles, que la manifestation de la lumière. Et cela semblait leur suffire.

C’était là, quelque part au milieu de ces brasiers, dans un combat de forces multiples que devait se passer l’événement le plus important de l’histoire de l’univers.

L’aube d’un monde nouveau venait de faire découvrir de larges plaines ondoyantes couleur émeraude. La rosée matinale les recouvrait de mille éclats. Par endroits, le ciel était encore sous le noir manteau de la nuit. Quelques étoiles luisaient encore. Petit à petit le ciel s’embrasait à la naissance du soleil. De ce feu qui prenait en lui, il cherchait la douceur de cotonnades effilées qui le traversaient. A la rencontre des nuages, la lumière se séparait en d’innombrables rayons, comme si des chemins lumineux descendaient du ciel vers la terre. Etait-ce par ces ponts que tombaient les gouttes de rosée ?

Ces gouttelettes étincelantes comme des pierres précieuses devaient sûrement être des messagères du soleil, des messagères qui avaient comme mission d’embrasser la terre et ses vallées émeraude. De cette embrassade devait naître la vie. Sa caractéristique première serait l’irradiation de l’éclat éternel du joyau céleste.

Tout en ce monde aspirait au calme, à la sérénité. Une formidable symbiose s’opérait entre les êtres de lumière et les êtres élémentaux. Cette vie de chaleur, de couleurs multiples, était rythmée par le battement du vent qui s’engouffrait allègrement entre les hautes herbes des vallées. La musique, le chant des vertes étendues était comme un hymne à la gloire du soleil. Même les animaux s’éveillaient au monde. Ils sortaient d’un long sommeil, dont ils ne savaient plus depuis quand il durait.

Tous participaient à honorer leur roi : l’astre solaire. Lui, leur procurait chaleur et prospérité. Tous ces chants merveilleux, ces odeurs innombrables faisaient de ce lieu un havre de paix. La providence pouvait espérer que s’installe un ordre, et que cet ordre se suffise à lui-même.

Pourtant, cette douce éternité devait être troublée par une autre manifestation. Un événement de taille venait de se produire. Dans ce grand lit vallonné émeraude, une nouvelle sorte de lumière venait de naître.

D’abord évanescente, elle allait en s’intensifiant. C’était une lumière rose, dorée, ressemblant à la couleur du soleil de l’aube. Le soleil était descendu sur la terre, après que ses émissaires eurent entretenu ce monde de ses intentions.

L’éclat de l’apparition allait en s’amenuisant. Petit à petit, on pouvait distinguer une forme. Quelque chose qui ressemblait à un homme se trouvait en son centre. Doucement, comme portée par la lumière qui l’enveloppait, la sphère lumineuse déposa son précieux chargement sur le sol encore humide. La lumière se fit de plus en plus douce, jusqu’à disparaître complètement.

Quelque part, l’on devait s’assurer que les choses s’étaient bien passées. Puis, comme par enchantement, la sphère se manifesta de nouveau, mais au-dessus du corps de l’homme. Elle resta immobile encore un instant... Puis, sans plus aucune hésitation, elle s’en alla à une vitesse vertigineuse vers un endroit qu’elle devait être la seule à connaître, laissant son passager au sort qui lui était réservé.

Son corps était recouvert de mille gouttes de cette rosée qui donne la vie, comme si pour cette forme de vie là, une énergie considérable devait être dépensée.

Le soleil commençait à évaporer la substance vitale qui avait imprégné les tissus de la forme humaine. Cet être de chair se trouvait encore dans les limbes de l’oubli. Immobile, il ne pouvait pas s’apercevoir que des changements avaient été opérés dans le monde de l’éternité. A cet instant, le monde et les forces qui le régissaient avaient-elles conscience de l’importance de cet événement ?

Comment le savoir, puisque le monde et l’univers avaient leur propre langage ! Langage qui serait, pour un temps, encore inintelligible.

Lentement, au rythme de l’araignée tissant sa toile, un homme sans passé, seul et perdu dans un monde qu’il ne connaissait pas encore, se réveillait doucement d’une longue nuit qui l’avait emmené jusqu’aux confins de l’éternité.

Avant que ses yeux ne puissent s’ouvrir, ce fut le chant du vent dans les brins d’herbe qui éveilla ses oreilles ; comme une douce mélodie sorte d’appel de la nature naissante afin que s’opère l’union de l’homme et de la terre.

Cela était comme un apprentissage de la langue du vent. Autant dire que l’air circulant dans ses oreilles devait rafraîchir le cerveau embrumé de cet homme. Puis, la douceur des rayons du soleil commença à illuminer le ciel. Cette douce lumière pénétrait sous ses paupières collées par le sommeil. Une autre aube naissait dans son regard aveugle. La première impression qu’il eut, ce fut cette lumière d’un rose doré qui emplissait tout son être. Encore une sorte de signal, de rappel de cette couleur fantastique, que bien des générations plus tard, des hommes en quête de connaissance chercheront à comprendre. Tout devait être remis en mémoire. Langages, perception des formes et des couleurs, symboles de toutes sortes. Toutes les images que le monde pouvait porter devaient être comprises par cet être de chair.

Quelque part, au fond de lui, une énergie le poussait à retrouver ses sens. Se souvenait-il de ce qu’il était ? Parviendrait-il à être de nouveau ce qu’il avait été avant de s’endormir ?

C’était là tout le pari de la providence. Il fallait que cela soit ainsi... Il ne pouvait en être autrement. "

Les enfants se blottissaient les uns contre les autres, les yeux encore tout écarquillés à l’écoute du conte de Théodore. Celui qui avait reçu le clin d’œil du vieil homme, tortillait un bout de lin blanc, le portant à sa bouche en même temps que son pouce.

Théodore le regardait faire. Une pensée venait de s’imposer à lui. Ce pourrait-il que cet enfant comprenne un mot de son histoire ?

Qu’importe, pensait-il, puisque cette histoire sera reprise par les plus grands. Alors, il tourna son regard vers les autres enfants. Il tentait de voir si l’un d’eux ou tous ensemble, seraient capables de perpétuer le souvenir de ce conte.

Comme il s’était arrêté un court instant, l’un des enfants l’interpella.

" Eh ! Vieux fou, pourquoi tu t’arrêtes ? On n’a pas le temps d’attendre que ta barbe descende au ras du sol ! "

Théodore se retourna, et oh surprise cette parole venait d’être prononcée par le charmant bambin qui suçait son pouce.

Les yeux de Théodore s’illuminèrent d’une joie intense. Ce petit bout de chou mordait à l’appel du merveilleux.

" Eh bien, repris Théodore, puisque mon histoire à plus d’importance que ton pouce, je vais continuer... "

A ces mots, un fou rire général ébranla le groupe d’enfants.

Quelques adultes encore dans les parages portaient un œil attentif à ce qui se passait. Ils connaissaient bien Théodore. Pour eux, il n’était qu’un vieux doux rêveur. Le fait qu’il fasse rire les enfants devait présager d’une bonne journée. De toute façon, ils seraient bien tranquilles pour vaquer à leurs occupations.

Les quelques ricanements qui se faisaient encore entendre dans la jeune assistance s’étaient arrêtés. Théodore se racla la gorge, et d’un air solennel repris le court de son récit.

" Où en étais-je ? Ah oui, la providence avait fait cette chose extraordinaire la naissance de cet homme en ce monde. Celui dont je vous conte l’histoire. Je ne sais si sa naissance est réelle ou pas, mais, pour l’instant, cela n’a pas d’importance... "

Au bout de quelques instants, ses yeux s’ouvrirent. La douce couleur rose doré qu’il percevait, cédait à l’éblouissement du soleil. Machinalement, il porta ses mains devant ses yeux. Un moment encore, assommé par l’éblouissement, il n’eut aucune pensée à la situation dans laquelle il se trouvait.

Allongé dans l ’écrin émeraude, il tenta de retrouver ses esprits. Il se redressa sur son postérieur, les jambes allongées... Puis, mettant sa tête entre ses mains, il fit un grand effort pour se souvenir...

Où était-il, d’où venait-il ? Des images plus ou moins floues qui s’entrechoquaient dans sa mémoire. Etait-ce l’image de ses rêves ou les souvenir d’une réalité qui se montraient à lui ? Avait-il eu un passé, dont il ne comprenait plus le sens ? L’éveil de la raison ne voulait pas se faire. Les questions qu’il se posait n’avaient pas de réponses. En un clin d’œil, il perdit tout ce que sa mémoire contenait. Il restait seul avec lui-même ou plutôt avec le fantôme de quelqu’un qu’il lui faudrait chercher.

C’est un être neuf que le monde nouveau devait porter. Ame solitaire cherchant d’autres âmes, afin de reconstruire sa mémoire.

Machinalement, il regarda autour de lui. Quel était ce monde ?

Tout lui semblait à découvrir, à définir, comme si son esprit était vierge de toute connaissance.

Instinctivement, son regard se porta de nouveau vers le soleil. Il prit bien garde de mettre une main devant ses yeux. Puis, détournant son regard de l’astre des jours, jeta un large regard panoramique sur les vallées émeraude. A perte de vue, un désert vert... Un désert plein de vie, mais rien qui ne lui ressembla...

Alors que Théodore regardait le ciel, pensant y trouver l’inspiration, ses bras et ses mains semblaient peindre le tableau de ce récit sur une toile invisible. Pris dans son élan, il fut coupé par une question. Un des enfants qui l’écoutaient lui dit.

" Dis Théodore, elle est où cette vallée avec tant d’herbes ? "

L’air songeur, Théodore ne savait que répondre. C’est vrai que les enfants n’avaient plus l’occasion de connaître à quoi pouvait ressembler une large vallée, ondoyante sous le vent, comme une mer de verdure. Dans les siècles passés, sous la grisaille du béton, les hommes avaient tout asservi. Puis, sans aucune raison valable, par leur coupable envie de tout oppresser, ils répandirent un feu dévastateur sur la totalité de cette terre. Certes, les enfants savaient ce qu’était l’herbe, puisque leurs parents avaient réussi à en sauvegarder quelques échantillons avant le désastre. Ils s’efforçaient maintenant d’accoutumer cette herbe commune aux conditions de leur nouvel environnement. Pour eux, c’était comme une sorte de souvenir, un souvenir de là où ils venaient. Théodore ne pouvait pas encore le leur dire. Avec l’histoire, ils comprendront.

" Où est cette vallée ? Répondait-il. Quelque part ici et là. "

En répondant à l’enfant, il désignait les quatre coins du monde, comme s'il voulait que l’endroit restât inaccessible.

" Mais tu sais, mon petit, l’endroit n’a pas d’importance pour le moment. Et puis, si vous m’interrompez tout le temps, notre histoire n’aura plus ni queue ni tête. " 

L’enfant baissa la tête, comme s'il avait été sermonné. Théodore s’en aperçut. Il s’approcha de lui, le prit dans ses bras, et l’embrassa comme un grand-père donne un baiser à son petit-fils. Puis, le reposant sur le sol, il lui adressa un large sourire, l’air de lui demander pardon. Son regard se porta vers les autres enfants. Plus aucun d’entre eux ne semblait vouloir faire de remarque... Théodore pouvait poursuivre son récit.

" Perdu dans l’immensité verdoyante de ce monde inconnu, notre héros ressentait en lui comme un besoin de se situer. Après s’être remis sur ses deux jambes, il fit quelques pas. Il n’avait pas encore décidé de la direction à prendre. Il continuait à regarder autour de lui, le plus loin que le lui permettait sa vue. Rien, rien que ce désert de verdure. Pourtant, il lui semblait que quelque chose l’attirait dans une certaine direction. Une sorte de mélodie subtile courait sur la partition du vent, se mélangeant avec lui, faisant de cet ensemble harmonique, un duo enchanteur. La nature environnante était magnifiée par sa mélodie.

Il chercha à savoir quelle était l’origine de ce son merveilleux. Il leva les yeux au ciel... Rien ! Il tendit l’oreille dans toutes les directions, mais le vent semblait effacer la trace originelle de la mélodie. "

Théodore continuait à mimer les événements. Il était comme un danseur sans musique. Il se prenait pour le vent, et à un autre moment pour la musique mystérieuse elle-même...

" Intrigué par cette manifestation, il se laissa guider par le vent. Il se mit à courir dans l’herbe, les mains en avant, cherchant à attraper l’invisible mélodie. Le vent le conduisait, le soulevait dans cette course éperdue qui dura un moment... Puis, à bout de souffle, il s’écroula à terre.

La musique mystérieuse en était recouverte par ses halètements. La sueur coulait sur son front, comme si l’essence des gouttes de rosée s’en allait, chargée du sel de la vie.

Effondré sur le sol, il y eut en lui comme un déclic. Quelque chose se passait dans sa tête. L’effort qu’il venait de faire avait déclenché son processus mémoriel. Des images se formèrent, sans que, pour l’instant, il en comprit réellement le sens. Il fut pris dans une sorte de vertige que rien ni personne n’aurait pu arrêter.

Maintenant qu’une partie de sa mémoire était retrouvée, il était enfin né.

Petit à petit, il put mettre des noms sur les images qui remontaient à la surface de sa mémoire. Il parvint à se rappeler la vie qui avait été la sienne, avant. Mais avant, quand était-ce ? Que s’était-il donc passé pour qu’il se trouvât là, sans personne à qui parler ?

Les images s’entrechoquaient dans sa tête, toutes ne pouvaient pas être comprises. Les mots, les expressions se rapportant aux images ne coïncidaient pas forcément avec sa mémoire d’avant. Tout se passait comme si une autre forme de vie était devenue la sienne. Alors, sûrement, tout serait à réapprendre.

La seule chose qui semblait s’imposer à lui, c’était de marcher, de bouger. C’était comme si un appel pressant, venu d’ailleurs, l’obligeait à se diriger dans une direction bien précise.

Comment pouvait-il savoir ? Quelle devait être la direction à suivre ? Ce monde était inconnu. Quelles étaient les forces qui le régissaient ?

Dans son cerveau, encore embrumé des souvenirs diffus d’avant sa venue dans ce monde, il ne parvenait pas à trouver de réponse. Mais, comme tous les fils du Soleil, une impulsion irrésistible se fit sentir en lui. La lumière ! Elle était le seul guide que les êtres pouvaient suivre !

Quand l’homme pose des questions, ses yeux, ses oreilles sont tournées vers le ciel, en quête d’une réponse. Ce qu’ils reçoivent en guise de réponse, c’est la lumière dorée du soleil. C’est aussi le son cristallin du vent dans les arbres. A eux de convertir ce son, cette image en une parole venue de nulle part, mais qui, pour les initiés, représente la parole venue du ciel. " 

Théodore avait fait abstraction de son auditoire. Il était maintenant complètement dans son récit.

Les enfants contemplaient le ciel, espérant y trouver Celui qui, aux dires de Théodore, parlait avec la lumière et le vent.

Le ciel, empli d’azur, strié çà et là de nuages aux formes variées, ressemblait à une énorme ménagerie. C’était bien là l’expression de ce que disait Théodore. La nature savait s’exprimer avec des formes et des couleurs qui étaient propres à son langage. Les enfants savaient, mieux que quiconque, comment traduire l’expression de la nature en des mots qu’ils pouvaient comprendre. L’expression, liée à l’imaginaire de l’enfant, se rapproche certainement d’une vérité oubliée. La compréhension de l’événement, décomposé en séquences de plus en plus courtes, oblitère quelquefois le symbole de l’événement lui-même. Ce qui amène le chercheur à passer à côté de cette vérité qu’il recherchait. Tel n’est pas le cas des enfants qui sont sans malice. Ils ont, encore présent au fond de leur être, un souvenir du pouvoir de création qui leur fut donné. Par leur pensée créatrice, telle ou telle chose parvient à devenir ce que les yeux du fond du cœur sont les seuls à voir. Qu’importe celui qui n’a pas ces yeux, car le monde créé par l’enfant est à l’égale mesure du monde qui les porte.

Toute la stratégie de Théodore, pour que les enfants le suivent dans son histoire reposait sur ce pouvoir créatif.

Malgré son éloquence, et l’attrait de son récit, il ne perdait pas des yeux les petits qui l’écoutaient. Certains avaient les yeux rivés au ciel, comme s'ils attendaient que s’inscrivent de vrais mots sur la page bleue du monde. La magie s’opérait lentement en eux. Théodore savait désormais que cette magie du récit produirait ce qu’il attendait depuis si longtemps...

Il pouvait reprendre le cours de l’histoire. Chacun l’écoutant, plus tard, serait sous le charme de l’esprit créatif des enfants.

Le grand rêveur ©Jean-Paul Leurion 1999-

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