#l'ermite et la graine3

Toutes les paroles de Gabriel résonnaient en lui. Jean savait qu’il ne pouvait plus reculer. Toutes les épreuves qui se dresseraient devant lui, il les subirait sans peur. Il avait la certitude qu’il ne tomberait pas dans les pièges qui se dresseront devant lui.

Un de ces pièges était le suivant. Retomber dans le monde des hommes, celui de la conscience irrationnelle, et de l’instinct primitif. Il lui fallait revoir toutes les conventions établies par les hommes. Les confronter avec les lois de la nature et déterminer un plan qui le mènerait vers le sommet de la montagne. Tout remettre en question n’était peut-être pas le chemin de la sagesse, mais c’était la seule solution qu’il avait imaginée pour ne pas se perdre dans le labyrinthe des idées préconçues.

Il se rendait compte, que suivre ce chemin lui rappelait des éléments de sa vie passée. Il ne savait pas encore, qu’il pourrait aussi se rappeler ce que serait sa vie future. Tout cela aurait de l’importance, mais rien de tangible ne pouvait être envisagé...

Dans la lumière de sa conscience où tout pouvait être trouvé, il ne ressentait que la puissance des ténèbres. Les explications rationnelles ne pouvaient pas donner d’image d’un monde qui n’a pas de relation matérielle avec le nôtre.

Il restait des journées entières à méditer sur ce monde qu’il cherchait. Il scrutait les ténèbres. Son esprit en espoir d’y apercevoir une petite lumière, lui ferait savoir qu’il se trouve sur le bon chemin.

Un jour, cette petite lumière se fit jour. Elle était comme trois portes qui se trouvaient sur le chemin. Trois portes, et une seule qui devait ouvrir sur la suite du voyage. Encore une fois, il se trouvait devant un choix. Laquelle choisir, laquelle menait au but ?

Il s’apercevait qu’un piège devait se trouver derrière chacune de ces trois portes. Ces pièges étaient tous identiques. Savoir avant que les événements ne se soient produits. Naissance du doute que peut apporter cette situation. C’était toute l’essence de ce piège qui devait l’empêcher d’avancer. Alors, il décida que seul le hasard pouvait le servir. Il s’en remettait à lui.

Peu lui importait ce qu’il trouverait derrière la porte choisie. Il se devait de la franchir coûte que coûte. La force qui semblait le soutenir lui assurait le soutient de Celui qui sait. Rien d’autre n’avait d’importance. Il ferma les yeux, concentra toute cette force qui était en lui. Elle résistait, ne voulait pas se laisser mater par un être si faible. Mais l’entêtement de Jean fut le plus fort. Il parvint à maîtriser la force sans ressentir de changement dans sa capacité à définir les choses. Ainsi put-il s’engager vers le pas de la porte se trouvant au milieu des deux autres.

Avant qu’il ait pu la toucher, elle s’ouvrit d’elle-même. Encore une magie de ce monde de l’irrationnel. Derrière, une sorte de labyrinthe s’étendait à perte de vue. Les ténèbres faisaient reposer comme une chape de plomb, ne permettant pas de distinguer clairement le chemin qui menait à la sortie. Epreuve spéciale pour Jean sujet à la claustrophobie. Il eut un mouvement de recul. Pas ça ! Pensait-il. Mais non, il n’était pas venu jusqu’ici pour renoncer. Il fallait qu’il passe au-dessus de ses peurs.

Il s’engagea, à mesure qu’il avançait, il sentait que sa vitesse de déplacement augmentait. Il regarda ses pieds mais ceux-ci ne touchaient plus le sol. Quelque chose avait pris le contrôle de ses mouvements. Cette chose le faisait voyager dans un couloir aux mille arabesques, qu’il ne puisse plus savoir d’où il venait. Rien dans cet endroit ne pouvait freiner le mouvement. La pénombre des ténèbres rendait cette épreuve insoutenable. Pas de repères... Tout était fait pour que la lumière perde son énergie en ricochant sur les murs du labyrinthe.

Jean ne savait pas qu’il avait perdu son apparence physique. La vitesse avait été si grande que seul la force qu’il avait réussie à contenir lui servait de bouclier. Seul son esprit pouvait voyager aussi vite. Il n’y avait pas de solution pour arrêter ce manège infernal, il se sentit perdu lorsque dans le lointain apparut une aura violacée... Aussitôt elle disparut, et avec elle plus rien n’exista ni de la force, ni de l’être de chair qui s’appelait Jean...

Rien de tout cela n’était réellement arrivé, seulement une vision dantesque, qui, pour terrifiante qu’elle fut, ne pouvait que laisser Jean dans un état d’hébétement total. Il ne lui restait plus qu’à s’en remettre à Gabriel. Lui seul pouvait l’aider à comprendre...

Gabriel l’attendait. Il était assis sur le tronc d’arbre qui se trouvait sur le côté de sa cabane. Il faisait mine de ne pas l’attendre...

" Gabriel, ce n’est pas possible. Je ne parviens pas à me mettre en route sur ce chemin. Certaines connaissances me manquent. Vous devez certainement savoir ce qu’il faut faire... "

Gabriel détournait son visage du lieu de sa contemplation.

"  Tiens, mon jeune ami, tu n’es pas parti ? "

" Vous le savez bien ! Vous m’avez laisser croire que je pourrais réussir ce tour de force. Cette vision que j ’ai eue vous avez dû la voir aussi.  "

Gabriel se refermait sur lui-même. Que pouvait-il lui répondre ?

"  Seule la loi du libre arbitre te montre le chemin. Je ne peux t’être d’aucun secours. Je te l’ai dit, en toi sont les connaissances pour te sortir indemne des épreuves. Il te suffit de te rappeler mes paroles... "

Gabriel voulait que Jean se prenne en charge. Il savait que la recherche de la vérité ne pouvait se faire sur les enseignements d’un homme, quand bien même, cet homme aurait eu un savoir immense à partager.

Jean lui raconta sa vision. Il voulait savoir ce que représentaient les trois portes, ainsi que le sens de ce labyrinthe perdu dans les ténèbres. Gabriel lui répondit que cela ne le regardait plus. Jean devait être le seul à déchiffrer cette énigme. Il lui faisait confiance et cela suffisait pour le moment.

Jean avait le sentiment qu’encore une fois il se retrouvait seul devant l’adversité. Il pensait qu’avec Gabriel, il avait trouvé une aide précieuse qui le soutiendrait dans les moments difficiles. Il n’en était rien. Aucune aide ne viendrait donc de personne ? Resterait-il à jamais seul dans ce monde, pour parcourir son chemin ? Il semblait s’y être résigné. Celui qui sait devait avoir ses raisons pour que cela soit ainsi. Quelque chose ne devait pas être changé, sous peine de voir fausser tout ce mécanisme d’horlogerie qui fonctionnait depuis l’éternité.

Il lui fallut tout l’hiver pour comprendre toutes ces subtilités de la recherche de la voie. Tous ces jours pour laisser sa peur de l’inconnu au vestiaire et se sentir prêt à franchir l’une des trois portes.

Un matin, il alla voir Gabriel. Il avait pris sa décision. Il savait que peut-être, ils ne se reverraient plus avant un bon bout de temps. Le voyage qu’il allait entreprendre était assez périlleux pour qu’il lui en coûte la vie. Mais, comme pour rassurer Gabriel, il lui dit qu’il avait grandement confiance en cette force qui désormais ne semblait plus le quitter.

Le vieux était très ému. Il aurait voulu lui apprendre encore plus de ce qu’il savait. Mais comme Jean était décidé à partir, tel était le désir de Celui qui sait. Maintenant, rien ni personne ne pourrait lui barrer le chemin qui le mènerait vers sa destinée.

Gabriel lui donna encore quelques dernières recommandations pour que son voyage se passât le mieux possible. Conseils d’un père à son fils. Ils s’embrassèrent comme s’ils ne se reverraient que dans de nombreuses années.

Jean repartit vers sa cabane. Il ne regardait pas en arrière. Il ne voulait pas que sa dernière vision soit celle d’un vieil homme au visage triste. S’il l’avait fait, il l’aurait vu lui adresser un signe amical de la main, ainsi que la joie qui se lisait sur son visage.

Arrivé dans sa cabane, Jean s’allongea sur sa paillasse. Il ferma les yeux et se concentra. Il fallait que toute la force soit en lui. Il s’endormit, pour ce qu’il pensait être une longue nuit, car le chemin qu’il avait à parcourir le lendemain serait certainement très fatigant.

Quand le sommeil l’eut entièrement recouvert de son grand voile, Jean se retrouva devant les trois portes. Il avait encore en mémoire cette vision dantesque du labyrinthe se trouvant derrière celle du milieu. Il sentait qu’il hésitait encore devant ce choix terrible. Il avait peur de se tromper. Il avait peur de perdre le fil qui le menait sur la voie... Il fit le vide dans son esprit. Son choix se porta quand même sur la porte du milieu...

Il avait ressenti que des trois portes, les deux qui se trouvaient aux extrêmes faisaient l’apologie des excès. Il lui fallait atteindre un centre... Choisir le centre était choisir l’équilibre. Ne pas choisir ce qui pouvait être tout bon, ou tout mauvais...

La porte s’ouvrit. Il ne distingua pas de lumière, mais le couloir était là. Il était plus large que dans sa vision. Au fond de celui-ci il pouvait distinguer un escalier. Un côté montait, et l’autre descendait. Encore un choix qu’il n’avait pu prévoir. Il ne se laissa pas désarmé par cette nouvelle énigme. Il alla de l’avant. Il fallait trouver la solution. La présence de cet escalier devait avoir une raison symbolique. Il la trouverait. Il comprendrait le sens de tout ceci. 

" Courage Jean, tu t’en sortiras, pensait-il. "

Il se rappelait ce que Gabriel lui avait dit :

" Tout le long de ta recherche, tu marcheras sur une rampe étroite se trouvant au-dessus d’un gouffre sans fond. Une seule erreur de ta part, et tu repartiras vers la case départ. Ceci jusqu’à ce que tu sois assez fort pour gravir les échelons de l’épreuve. "

Il ne savait pas que penser de cette phrase. Devait-il monter ou descendre l’escalier ? Peut-être que là aussi se dissimulaient les arcanes d’un piège infernal. Il lui fallait être d’une grande vigilance. Tout cela ressemblait à un plan démoniaque. Que Celui qui sait ait pu inventer toutes ces choses devait démontrer qu’Il devait être soit d’une grande débilité, ou montrer l’expression d’un sadisme exacerbé. Quel pouvait être Son plaisir de voir s’enfoncer de pauvres hères dans les sables mouvants de Sa quête ? Non, cela aurait été trop facile qu’il se laissât trouver facilement. Le jeu des Dieux de l’Olympe était toujours en vigueur. Ceux qui étaient de la partie devaient y laisser des plumes. Le prix à payer pour décrocher le gros lot...

Jean prenait son temps. L’important était de ne pas retourner en arrière. Le chemin qu’il avait parcouru sur la rampe étroite de la connaissance, il ne voulait pas le faire à rebours. Chaque pas qu’il avait fait aurait pu le faire glisser dans le précipice. Il était encore en équilibre mais pour combien de temps encore ? Personne n’est assez fou pour vouloir se foutre en l’air plus que de coutume. Lui, était déjà bien avancé sur le fil du rasoir pour ne pas commettre l’irréparable. Monter ou descendre ?

Tentation. Maudite forme de la pensée humaine. Elle était toujours présente, attendant que l’esprit se laisse prendre dans ses filets. Faire chuter. Perdre le chemin qui mène au but. Tentation.

Jean était des plus vigilants. Il aurait pu descendre l’escalier et laisser là toutes les questions. Il aurait pu monter mais l’ascension aurait été difficile. Chuter alors aurait causé sa perte. Toujours cette sensation de ne pas choisir les extrêmes. Ce qu’il décidât. Il avançait, posant un pied devant l’autre s’attendant à sentir les prémices d’une chausse-trappe sous ses pieds. Mais rien.

Il arrivait au pied de l’étrange escalier. Il avait arrêté de s’aventurer au centre alors qu’il n’y avait pas d’issue. D’un coup, une complète obscurité enveloppa l’endroit. Il n’y avait plus rien à voir, ni à entendre. Il venait de perdre connaissance.

Lorsqu’il revint à lui, ce fut pour apercevoir qu’il se trouvait dans sa cabane. Le départ qu’il avait espéré ne s’était pas produit. Ce qu’il avait tenté n’était pas la bonne solution.

Gabriel était sur le pas de la porte. Il regardait Jean s’éveiller.

"  Alors ? "

Jean sursauta. Qu’est-ce que Gabriel faisait là ?

"  Alors, rien... Seulement une autre énigme de plus, et sans solution. Un escalier cette fois. Pourtant, j’y suis allé, au centre, mais tout s’est évaporé. Je ne comprends pas...  "

"  Tu veux mettre la charrue avant les bœufs. C’est cela qu’il te faut comprendre. Ce que tu as vu est d’une importance capitale pour la suite. Du temps, il te faut patienter encore. Tu n’es pas encore prêt même si la force qui est en toi te fait croire le contraire. "

Jean pensait que Gabriel savait ce qu’il devait faire. Il savait mais ne désirait pas qu’il le sache. Il ne comprenait pas pourquoi il le laissait mijoter ainsi. Il fulminait intérieurement et tentait de faire surgir sa colère. Gabriel devrait s’exécuter et lui dire ce qu’il voulait savoir...

Ne pouvait-il pas voir qu’il avait désespérément besoin de son aide ? Jean était persuadé que le vieil homme en savait plus long que ce qu’il lui avait fait savoir. Devait-il être une sorte de magicien aux subtils pouvoirs ? Il voulait être de son lot. Il voulait connaître ces pouvoirs qui permettent de prendre possession des choses. Il traitait Gabriel de tous les noms d’oiseaux. Toutes les ruses y passaient. Gabriel ne bronchait pas. Dernière pique, Jean lui disait qu’il abandonnerait tout s’il ne parvenait pas à avoir de réponse...

Gabriel l’écoutait, impassible. Puis, ne pouvant plus se retenir, et voyant que la colère de Jean était à son paroxysme, il éclata de rire. Comme jamais auparavant, il se tordait de rire. Jean était soudainement devenu muet. Il ne comprenait pas sa réaction. Que penser d’un homme qui, se faisant insulter, se met à rire aux éclats ? Gabriel était plié en deux. Même sa canne était sur le sol ne pouvant plus soutenir le poids de son hilarité.

Gabriel parvint à se ressaisir. La réaction de son élève était bien normale. N’était-ce pas la le signe de la virulence de la jeunesse ? La jeunesse, le temps des folles années, où le temps passe et où rien ne vaut que le présent vécu, sans se soucier de la mémoire des choses. Lui aussi avait été un jeune loup. Il ne voyait pas plus loin que la seconde qui suivait. Il mordait la vie à pleines dents, sans se soucier de ce que pouvait être la Vie. Juste encore une trace d’hilarité au bord du visage. Il tentait de reprendre son souffle. Jean le tenait dans ses bras. Jeune canne pour le vieillard à l’esprit vert. Gabriel le fixa droit dans les yeux et dit :

"  Tu es un puits. Prends un seau, tire l’eau fraîche et bois de tout ton soûl. Si l’eau est saine, tu seras rempli de sagesse. Si elle est infestée, alors seras-tu rongé par le doute et les remords. " 

Il garda son énigmatique sourire au coin des lèvres, comme pour faire comprendre à Jean qu’il l’avait encore en son pouvoir, et reprit :

"  Va maintenant ! Retourne à tes occupations et médite sur tout ceci. " 

Jean retourna dans sa cabane. Il ruminait. Il s’assit devant la cheminée, et regarda les flammes qui dansaient. Il ne bougea pas de la journée. Le soir, Gabriel vint le rejoindre. Il voulait savoir où il en était. Jean avait le visage fermé. Son âme était éteinte à la colère. Il semblait être comme hypnotiser par les flammes qui dansaient dans l’air. Silence...

" Peut-être, dit Gabriel, peut-être que maintenant tu vas pouvoir poursuivre ta route. Tu as franchi les trois portes. Tu es sur la voie.

"  Rappelle-toi mes paroles ; elles sont sûres et véridiques. Je les tiens de mon maître. Dis-toi que tu as de la chance, car ce que tu appendras sera supérieur à ce que j’ai appris de mon maître. Ma voie s’achève avec toi. Et toi, tu vas vers cette aventure que tous nous avions voulu vivre. Où que tu ailles, je serai toujours présent en toi. Demain, tu reprendras ton chemin, et nous ne nous verrons plus pour un temps. Tu rencontreras d’autres gens qui comme moi t’aideront à gravir la pente abrupte de la montagne du savoir. Peut-être n’arriveras-tu pas au but que tu crois atteindre. Espérance de la jeunesse. Mais tu pourras aussi partager ta connaissance des choses avec un autre élu. Seul Celui qui sait connaît ta destinée. Aie confiance en Ses décisions, et surtout, ne cherche pas à déroger à celles-ci. De toute façon, tu n’y parviendrais pas! "

Jean n’avait pas tourné la tête. Les paroles de Gabriel ne pouvaient lui réchauffer le cœur. Lui qui si longtemps était rester seul, il comprenait que cette solitude serait son lot jusqu’au bout. Encore une fois, il perdrait un ami, un père. Plus il avançait, plus il sentait le poids d’une terrible destinée. Toujours perdre ceux que l’on aime n’est-ce pas là une tragédie ?

Il savait qu’il devrait s’en accommoder. Tout ce qui s’était passé après la première apparition était comme un plan établi de longue date. Il faisait partie de ce plan conçu par un autre. Il ne savait pas pourquoi, mais il se battrait pour la mémoire de ceux qu’il avait aimés. Pour cela, quoi qu’il lui en coûtât, il poursuivrait la voie. Il ne décevrait pas la mémoire de ses prédécesseurs.

Le jour du départ arriva. Il s’entretint longuement avec Gabriel. Rien ne pouvait plus le retenir. Malgré l’inconnu qui se trouvait devant lui, il mettait sa peur de côté. Il verrait bien ce qui se passerait. Il garderait à jamais le souvenir de cet homme qui l’avait accueilli à l’entrée de l’hiver, et qui le laissait partir vers d’autres contrées, alors que le printemps faisait éclore les premiers bourgeons. Un bref bilan de cette période pour apercevoir que la force née en lui n’avait cessé de croître. Il n’était plus cet homme qui par le passé, ayant la tête sur les épaules, les yeux bien droits devant lui, ne parvenait qu’à voir le sol qui portait ses pieds. Après Gabriel, les choses étaient différentes. Il était devenu un homme qui pouvait regarder autour de lui, les yeux tournés vers le ciel. Là devait se trouver la demeure de Celui qui sait, la cité mythique au sommet de la montagne du ciel. Là était l’ultime but à atteindre. Il savait que malgré sa solitude, il aurait en lui l’esprit de Gabriel qui le guiderait au travers des mondes. Ensemble, ils frapperaient aux portes, et elles s’ouvriraient.

L’heure était aux adieux. A Dieu, le mot dépassait leur pensée...

Le monde renaissait et la verdure surgissait des quelques plaques de neige qui faisaient de la résistance. Tout se réveillait. Renouvellement du mystère de la genèse. Les plantes, les arbres, les animaux, même les roches, tous glorifiaient la venue de ce nouveau cycle. Jean était comme ce monde naissant. La graine qui était en lui avait fait pousser un surgeon. Il grimperait vers la lumière et deviendrait le fruit qu’il devait être...

Le grand rêveur ©Jean-Paul Leurion 1999-

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